Manoir de Charbonnières
Après la défaite de Bituit, sur les bords du Rhône (121 av.J.-C), par Fabius Maximus, les Romains occupèrent la Provence ou Narbonnaise. Les vainqueurs auraient alors franchi les Cévennes et étendu les limites de leur conquête jusqu'au... lit du Tarn.
Du XIIIe au XVIe siécle, le manoir de Charbonnières appartint aux Montesquieu. Vers 1493 Louis de Montesquieu, dit de Charbonnières, était moine de Ste-Enimie.
En 1582 François Merle, surnommé Rohan, abandonne Quézac moyennant une forte indemnité. L'année suivante, à la tête d'une soixantaine de rebelles, il surprend Charbonnières et s'y fortifie. Puis il pille le château de Mallevieille dont il capture le seigneur.
Après trois mois de siège, Rohan capitula (158 )
Le vaincu reçut 380 écus et on lui accorda la mise en liberté
Le vainqueur toucha 400 écus à titre d'indemnité .
Le capitaine d'Albignac de Triadou de Peyreleau, chef d'une bande de rebelles s'empara de Charbonnières en 1588.
On arme 500 arquebusiers et 80 cavaliers pour reprendre la place.
Mais le blocus échoua contre une poignée de bandits. On entame des pourparlers. D'Albignac se montre très arrogant et se voit accorder une rançon de 500 écus et la liberté de sortir de la place avec les honneurs de la guerre.
Le seigneur de Gilbertès se montra peu reconnaissant de la reprise de son château. Il refusa de payer la moitié de l'indemnité. On fit saisir ses biens, et les Etats décrétèrent la ruine du vieux manoir ( B . A . 1888 )
Ce fortin fut-il complètement détruit à cette époque ? C'est peu probable puisqu'il existait apparemment encore en 1621 et 1724 . Mme de Vareilles reçut en effet, en 1622, 90 livres pour y entretenir 3 soldats pendant 3 mois .
La démolition de ces vieux donjons fut, sois dit en passant, un mesure excellente car certains seigneurs, prétendant ne relever que de Dieu et de leur épée, ambitieux, hautains, querelleurs, passaient leur temps à batailler contre leurs voisins et c'était une guerre perpétuelle .
Naturellement les faibles et les petits étaient les premières victimes de ces rivalités intestines : point de sécurité sur les routes. Le commerce et l'agriculture étaient paralysés, la justice méconnue, la religion foulée aux pieds. Souvent même, enfants, femmes, vieillards, prêtres et religieux étaient violentés et tombaient sous les coups des hommes d'armes.