Les Hameaux des Gorges du Tarn
Au fil des Gorges du Tarn, au détour d’un cirque ou d’un rocher vous découvrirez les hameaux typiques des Gorges du Tarn. Souvent présents sur les cartes postales, ils sont remarquables par leur architecture et par l’état de conservation des sites. Situés principalement sur la rive gauche du Tarn et blôtis contre les falaises du Causse Méjean, ces villages restent en bordure de la rivière avec parfois un château sur le promontoire du hameau (Castelbouc et Hauterives).
Castelbouc :
Situé en amont de Sainte Enimie et de Prades, le village se découvre depuis un promontoire situé en bord de route sur la rive droite. Les vestiges d’un château, détruit au XVI°s., dominent un véritable village troglodytique avec sa chapelle, ses ruelles pavées de galets du Tarn et ses maisons perchées au-dessus de la rivière et d’une important résurgence. Le village est accessible en voiture grâce à un pont submersible.
Ce lieu doit sa renommée à une curieuse légende : à l’époque des croisades, Raymond de Castelbouc resta seul dans son Castel et, à force de tendres attentions envers les dames ésseulées du village, finit par rendre l’âme. Depuis, à la nuit venue, on peut encore apercevoir, sur un piton rocheux, les ruines du château féodal qui dominent les maisons adossées à la roche. Il plane au-dessus du château un grave et viril bouc ailé.
Galerie photo de Castelbouc ici.
En aval de Sainte Enimie ce village est accessible par un magnifique pont à une seule arche qui domine les cascades d’une belle résurgence du Tarn. L’église du XI°, le cimetière, l’ancienne mairie et école attestent du passé florissant de ce village qui était le point de passage de la rivière d’une draille descendant du causse Méjean. Sur la place découvrez un magnifique four à pain, et blotti contre la falaise la chapelle troglodyte de Cénaret qui masque une rivière souterraine et un petit lac sous voûte. La résurgence qui traverse le village alimentait un moulin.
Une aire de pique-nique et une plage vous proposent un magnifique lieu de baignade sous les cascades.
Un belvédère a été aménagé pour découvrir le méandre de St Chély et le Cirque de Pougnadoires sur la route du Causse Méjean. Arrêt photo indispensable.
Galerie photo de Saint Chély du Tarn ici.
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Pougnadoires :
A quelques distances de Saint Chély, à la sortie du tunnel éponyme, vous découvrirez le Cirque de Pougnadoires. Un ancien moulin, dont la chaussée fut détruite par la crue de 1900, se trouve en amont du village. Pougnadoires, village aux maisons troglodytes, est situé entre la route des Gorges et les falaises du Causse de Sauveterre. L’ancienne école a gardé la cloche en façade et abrite un Gîte de France, l’habitat est collé au rocher, une maison à la sortie du hameau, la baume Saint Germain plus visible de l’autre rive, est même bâtie sur une voûte épousant la falaise. Un chemin escalade le premier banc de falaises pour parcourir le cirque et rejoindre le point de vue de Cabrunas. Il permet de découvrir les anciennes terrasses et la petite baume aménagée autrefois en moulin à bras pour l’huile de noix.
Galerie photo de Pougnadoires ici.
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Hauterives :
Situé sur la rive gauche, le village n’est accessible qu’en barque ou par le sentier depuis La Malène ou St Chély. Une benne par câble permet d’acheminer les matériaux de ce village en pleine restauration. Ici arrêt photo obligatoire. N’hésitez pas la traversée, parcourir les ruelles et visiter l’expo retraçant la vie du hameau justifie l’effort. Un ancien moulin emporté par la crue de 1900 et les restes de sa chaussée sont visibles sur le bas du village. Le village est dominé par un ensemble de maisons de maître et par les ruines d’un château du XI°.
Dans le cadre d'un projet d'aménagement du hameau, emmené par l’Association pour la sauvegarde de Hauterives, un certain nombre de propriétaires ont entrepris de rénover les toitures des bâtiments. Le projet présenté ici témoigne de l'intervention sur la toiture en lauzes calcaire d'une bâtisse du 18ème siècle.
L’Association a entrepris depuis 1996 de restaurer de nombreuses toitures du village, dont certaines sont déjà complètement ruinées.
Cette habitation rurale date de 1729. Elle se compose de quatre petits bâtiments surplombant le Tarn (habitation familiale, four à pain et appentis). L'ensemble est construit en pierres sèches. Tous les édifices sont couverts en lauzes calcaires. C'est une construction remarquable, typique des Gorges du Tarn.
Ces couvertures de lauzes à restaurer sont extrêmement fragiles : sensibles aux gel, poreuses, très lourdes, elles risquent d'entraîner l'effondrement des voûtes. Sur certaines parties la toiture d'origine a été remplacée par de la tôle.
Les travaux pour le maintien de ce patrimoine bâti remarquable sont coûteux et supportés par les seuls propriétaires. C'est pourquoi, les efforts des habitants de ce très beau village médiéval sont encouragés par le soutien de la Fondation du Patrimoine, qui a attribué son label, accompagné d'une subvention.
Galerie photo d'Hauterives ici.
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La Croze :
Au cœur des Détroits, ce village est peut être la carte postale la plus célèbre des gorges. Cet ensemble de maisons est blotti dans un écrin de verdure dominé par la célèbre Dame à l’ombrelle. Accessible uniquement en barque ou par câble, cet endroit est privé. Toutefois il se visite une fois l’an, lors des journées du patrimoine (voir galerie photo ci-dessous). Les toitures de lauzes ont été restaurées récemment ce qui explique la patine différente de la pierre. Quasi invisible depuis la rivière le hameau se découvre depuis la route sur l'autre rive.
Des écrits rapportent qu’au XIIIème siècle, la Croze figurait parmi les possessions de l’Abbaye St Victor de Marseille. C’est peut-être l’origine de son nom qui signifierait la Croix.
Plus tard, la Croze fut rattachée au fief du duc d’Arpajon, Seigneur de Sévérac-le-Château. Murs et voûtes en pierre supportent les toitures en lauze de calcaire, sans charpente. Parmi les maisons actuelles, deux sont datées de 1655 et 1670. Ces dates rapprochées ainsi que quelques détails architecturaux donnent une indication sur la prospérité de la Croze à cette époque. C’est aussi dans ce lieu grandiose, au sein d’une famille paysanne lozérienne que se forma le caractère du jeune Vernet qui deviendra Général d’Empire.
En 1931 André Monestier et son épouse foulèrent pour la première fois la terre de la Croze. Seule une famille de 9 enfants y vivait encore : La famille Gal habitait une maison au milieu du hameau et sa présence fidèle assura le trait d’union entre le passé et les nouveaux habitants. Les autres maisons étaient abandonnées, certaines depuis plus de 60 ans. Pour les Monestier, descendants d’une famille enracinée depuis des siècles à St Rome de Dolan, à Rosas et à Laval du Tarn, la séduction fut immédiate.
Les nouveaux habitants ont su prolonger l’œuvre des générations précédentes et au fil du temps et selon l’évolution des techniques et des nécessités, ils aménagèrent la Croze sans rupture, sans bouleversement, dans une sage prolongation du travail des anciens.
La Croze a ainsi été sauvée de la ruine. Par d’habiles créations d’ouvertures et par la démolition de quelques murs et voûtes abîmés, elle a pris un caractère particulièrement riant, unique et unanimement apprécié par des photographes. C’est en quelque sorte le joyau des Gorges du Tarn.
Aujourd’hui ce sont 4 générations de descendants qui essaient de préserver ce patrimoine unique, dans la lignée des bâtisseurs de la Croze.
Galerie photo de La Croze ici.
La Sablière :
En aval des Vignes, rive gauche, ce hameau est construit sur un promontoire rocheux surplombant la rivière. Les maisons typiques forment un ensemble architectural remarquable sous le rocher du Cinglegros qui domine la rivière de 398 mètres. Lieu privilégié car il dispose d’une fontaine jaillissant du causse Méjean. Accessible par câble ou en barque, arrêt photo depuis la route.
Au dessus du village, les falaises cachant de nombreux joyaux. Le rocher du Cinglegros constitue un belvédère et nid d’aigle accessible par des échelles et un chemin depuis le Rozier. La Baousse del Biel, cachée dans les parages, est une arche de pierre de 75 mètres de haut sur 25 mètres de large. La hauteur sous sa voûte atteint 27 mètres et fut sculptée par les eaux au début du creusement du canyon. Peu avant le Pas de l’Arc est un portail sous roche en forme d’ogive, haut de 10 mètres et large de 6, qui surplombe le Tarn de 400 mètres. Citons E-A Martel : « elle fait déboucher subitement dans une enceinte plus que cyclopéenne… Des tours, hautes de 50 mètres, des courtines crénelées, des corniches en chemin de ronde…
Saint Marcellin et Eyglazines :
Habitat troglodytes pour ces villages avec une architecture épousant les falaises du causse de Sauveterre. Blottis bien au-dessus du Tarn, ils sont accessibles depuis la route après 30 minutes d’ascension sur différents sentiers ou, depuis Liaucous à flanc de montagne avec un parcours un peu plus long. En cours de restauration, la chapelle de Saint Marcellin est un lieu de pèlerinage toujours en cours en juin.
Galerie photo de La Sablière ici.
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