Peyreleau
Le village de Peyreleau est construit sur un promontoire des flancs du causse de Noir, au confluent du Tarn et de la Jonte. Il est situé dans le département de l'Aveyron et le Parc naturel régional des Grands Causses, la ligne de partage avec la Lozère étant constituée des 2 rivières.
Peyreleau fait face au village Lozérien du Rozier, juste au bout du pont qui franchit la Jonte.
Nous conseillons une balade à pied dans les petites ruelles tortueuses et les escaliers qui mènent à la tour où vous pourrez observer un joli panorama.
70 habitants, 392 m altitude.
Villages: Alayrac
A voir :
Château du Triadou XVe. Tour Carrée ou Tour de l'Horloge et son panorama sur les gorges. Les ruelles et escaliers du village. Ermitage Saint Michel.
Galerie photo du village ici.
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Un peu d'histoire avec André Arnal :
Réunit en son nom la pierre et l'eau et s'est appelé autrefois "Castrum Petralévis", car c'était un cité fortifiée (castrum), située à la borne (petra ) qui marquait la limite des territoires de deux peuplades gauloises : les Ruthènes (Rouergue) et les Gabales (Gévaudan).
Un château féodal qui s'élevait à l'emplacement de la tour actuelle et une double ceinture de fortifications munies de trois canonnières en faisaient l'une des places fortes les plus importantes des deux vallées.
Son rôle stratégique était accentué par la présence de plusieurs voies de communication fréquentées dès la Préhistoire et, au XII è siècle, par la présence, au Rozier, d'un bac qui permettait le franchissement du Tarn. La butte qui supporte la tour bâtie en 1670 a révélé des vestiges datant de l'époque gallo-romaine. L'ancien château existait encore en 1427 et fut le dernier de la vallée à faire flotter la bannière des Comtes de Barcelone et rois d'Aragon, puis des comtes de Toulouse et enfin des fois de France.
En 1349 le village comptait 96 feux. En 1509 le nombre des maisons "dans les murs" était de 22, et celui des maisons "hors les murs" de 120, soit 142 "affar et casatures".
C'est à la mort d'Alphonse de Poitiers que Peyreleau passa à la riche maison des Sévérac. Les d'Albignac l'habitèrent au XV è siècle et y jetèrent en 1470 les premiers fondements du château du Triadou (lieu où on effectuait le "triage" des chèvres au retour de la pâture commune).
La construction du château fut poursuivie deux siècles plus tard grâce à un trésor de guerre pris sur le duc de Rohan, en1621. C'est à la Révolution que fut découvert ce qui restait de ce fameux trésor (d'où l'histoire-légende du "Trésor caché du château du Triadou") que je raconterai par ailleurs.
La famille d'Albignac ne cessa, durant deux siècles, de donne, tant à l'église qu'à l'état, nombre de ses illustres descendants ( je citerai par ailleurs les plus marquants ainsi que leurs faits d'armes). Les armoiries de Peyreleau sont celles de Dieudonné d'Albignac qui s'embarqua en 1248, avec Saint Louis, à Aigues-Mortes, pour participer à la sixième Croisade.
Dans une enquête en Haute Guyenne, réalisée en 1780, on peut lire qu'on cultivait, outre les céréales habituelles, le chanvre et le safran. On y pratiqua également l'éducation du vers à soie. Les femmes étaient employés à la filature du coton et fabriquaient bas et bonnets qui étaient acheminés par caravanes de mulets aux foires de Beaucaire.
Des traces de "brulades" attestent la présence de nombreuses stations de "résiniers" qui exploitaient la "poix des causses"qui était acheminée à dos de mulets vers les ports de Cette et de Narbonne où elle servait au calfatage des bateaux. C'est à Peyreleau que vécut le fameux Jean VALDOU, alias, l'Ogre de Malbouche.
Peyreleau construit en amphithéâtre à la limite de deux départements et de deux régions administratives, à la confluence des gorges du Tarn et de celles de la Jonte, au cœur du Parc Naturel Régional des Grands Causses et limitrophe du Parc National de Cévennes, dispense ainsi et de façon permanente une étonnante leçon d'histoire et de géographie grandeur nature !