Les Vautours des Causses et des Gorges

vautour lozere gorges jonte cevennesQuatre espèces de vautours nichent en liberté aujourd'hui en France. Grâce à la passion des hommes, des associations de protection et à l'engagement du Parc national des Cévennes, trois d'entre elles planent à nouveau sur les Causses et les Gorges de la Jonte et du Tarn. Rencontre avec ce volatile maître des cieux caussenards.

La réintroduction

Les vautours peuplaient le ciel de la région des Causses jusqu'au XIX° siècle. Les derniers cas de reproduction dans la Jonte remontent à 1930 et le dernier signalement de l'espèce à 1945. Les causes de la disparition sont multiples (chasse ou braconnage, ingestion de produits toxiques qui ne leur étaient pas forcément destinés, disparition de nourriture car les cadavres de brebis sont amenés à l'équarrissage, etc...).
Dès le début des années 80, le Parc national des Cévennes et la LPO avec le Fonds d'intervention des rapaces (FIR) mettent en œuvre la réintroduction du Vautour Fauve sur le site des falaises de la Jonte, autour du ravin de Cassagnes. Après un premier échec, l'opération réussie grâce à une méthode différente mise en œuvre. Les spécimens capturés ou récupérés blessés sont élevés en volière. Une fois les couples constitués le 2ème lâcher est un succès. Fort de cette première expérience, en 1992, le Vautour Moine est lui aussi réintroduit dans la région. La population des 2 espèces s'établit aujourd'hui à environ 800 vautours fauves et 80 couples de vautours moines. Depuis 2012 une opération de lâcher de jeunes Gypaètes barbus a débuté.

Alimentation : Le rôle écologique de ces grands rapaces est très important. Les vautours se nourrissent de carcasses d'animaux morts aussi ce sont des éboueurs naturels utiles aux éleveurs car ils leurs évitent les services d'un équarrisseur.
Des charniers ont donc été aménagés afin de nourrir les vautours et ils ont été de plus imposés au parc par les autorités sanitaires. Ce sont des membres de la LPO ou du Parc national des Cévennes qui sont en charge de la collecte des bêtes. Depuis 1998, les éleveurs ont obtenus l'autorisation légale de construire leurs propres charniers (placette) sans passer par le système initialement mis en place au début de la réintroduction. Progressivement cette formule individuelle va se substituer aux charniers initiaux.

Les espèces présentes

Le Vautour Fauve:

Caractérisé par une tête blanche, il a une envergure de plus de 2,40 m pour un poids d'environ 10 kg. C'est la première espèce ré-introduite dans le parc, après une acclimatation en volière, un premier couple a été lâché dès 1981 dans les gorges de la Jonte. Ils vivent en colonies sur un territoire de 4 000 km² sur les grands causses et nichent dans les falaises. Quatre ans après la première tentative de réintroduction, la colonie comptait 50 rapaces et aujourd'hui plus de 200.

La Vautour Moine:

Légèrement plus grand que le vautour fauve, le vautour moine est cependant plus léger. Il a été ré-introduit en Lozère, suite à la réussite de la précédente expérience, en 1992, pour un résultat de 70 individus et 20 couples. Eux, vivent en couples et nichent dans les arbres.
Le Vautour Percnoptère:

Espèce migratrice, beaucoup plus petite (1,60 m d'envergure pour 2 kg environ), le vautour pernocptère est revenu en Lozère par ses propres moyens peu de temps après l'arrivée du vautour fauve. Il ne reste cependant pas toute l'année dans les gorges de la Jonte, et fuit l'hiver des Causses vers des destinations plus chaudes comme l'Afrique.

Le chaînon manquant : le Gypaète barbu. Actuellement absent de la zone, les populations de cette espèce sont situées dans les Pyrénées et l'arc Alpin. Il a la particularité de se nourrir d'os et termine donc le travail d'élimination des squelettes après le passage des 3 autres espèces.
2 jeunes Gypaètes ont été relâchés dans la Jonte en 2012, ils ont quitté le ciel des Causses pour se rapprocher de leur lieu de naissance : les Alpes pour le mâle et les Pyrénées pour la femelle. En juin 2013 2 nouveaux jeunes ont été relâchés dans le Trévezel,. Malheureusement la femelle est morte lors de ses premiers vols, le mâle se promène en solitaire mais a perdu sa balise.

L'observation
Une terrasse d'observation a été mise en place afin de pouvoir les observer au mieux volant dans les gorges. Contrairement aux parcs les plus courants, les vautours sont ici en totale liberté, et n'ont aucune obligation de rester sur place. Il arrive même fréquemment qu'ils soient observés à des dizaines de kilomètres. Certains spécimens ont voyagé très loin, au Sénégal et aux Pays Bas par exemple.
A pieds depuis la route empruntez le sentier qui remonte le ravin de Cassagnes . Il débute à 100 mètres du parking de la Maison des Vautours, direction Meyrueis. En moins de 45 minutes il vous permettra de rejoindre les falaises de la Jonte et le Causse Méjean. De nombreux promontoires constitueront l'endroit idéal pour observer le vol plané de la colonie de vautours.
En voiture : Depuis le Causse Méjean rendez-vous au hameau de Cassagnes à partie de Saint Pierre des Tripiers ou de La Bourgarie. Empruntez alors le sentier des corniches de la Jonte et choisissez votre point de vue. La colonie est nichée sur les falaises à vos pieds.
En voiture : Depuis le Causse Noir, empruntez la route du Maynial, traversez la Jonte et montez par la route étroite et sinueuse vers Veyreau sur le Causse Noir. En haut de côte suivez la 1ère route à droite vers la hameau du Villaret . Suivez à pied le chemin vers les antennes pour un site panoramique d'observation.

Des sorties natures pour découvrir l'univers des vautours sont organisées régulièrement par la LPO, le Parc national, la Maison des Vautours et les Offices de Tourisme.

La Maison des Vautours

Une visite pour changer d'idée sur les rapaces, c'est le programme proposé.
Située dans les Gorges de la Jonte, à proximité du village du Truel entre Le Rozier et Meyrueis, la Maison des Vautours ne se limite pas à un simple belvédère.
N'hésitez pas franchir les portes pour découvrir l'univers de cet animal à la réputation de croque-mort.
Le site est dominé par les hautes falaises calcaires du Causse Méjean.
Une expérience unique pour une visite d'au moins une heure.
Elle débute sur la terrasse panoramique, grâce aux longues vues mises à disposition vous aurez tout le loisirs d'observer la colonie perchée sur les promontoires, les jeunes oiseaux de l'année ou les vols planés des adultes.
En compagnie de l'ornithologue vous rejoindrez la salle de projection, les caméras « live » vous permettront d'observer au plus près la colonie sur les falaises ou les jeunes oiseaux au nid avec toutes les infos fournies par ce guide. Les films d'archives vous entraîneront dans l'intimité des couples et l'éducation de leur progéniture. En quelques minutes vous découvrirez l'incroyable utilité de ces oiseaux et comme nous changerez vos idées préconçues sur cet animal à la triste réputation. Vous aurez tout loisirs par la suite de déambuler sur l'exposition permanente. Au long des différentes salles, vous découvrirez les raisons de la disparition des vautours, les étapes de leur réintroduction et la situation actuelle. Vous ferez connaissance avec les différentes espèces, leur mode de vie et leur utilité. Une étape sur le balcon surplombant les gorges de la Jonte vous fera découvrir une nouveau point d'observation de la colonie.

Traduction

frnlendeites